[Elliade] Une journée comme une autre!

Elliade emprunta encore une fois les sombres ruelles descendant au port et à ses quais, chaque pas l'amenant vers un défaut familier dans le crépis des chaumières, un mendiant clamant sa mort prochaine pour la 4e année consécutive ou encore une trace de sang défraîchie témoin d'un ancien règlement de compte. Cela faisait si longtemps qu'elle se morfondait dans ce cloaque, sa jeunesse s'étiolant dans les bouges infâmes où elle travaillait et son esprit brillant plein d'humour et de vie ne trouvant pour miroir que les pensées graveleuses de marins trop longtemps privés de femmes. Des fois elle aussi aurait aimé s'évader dans les livres comme le faisait sa soeur, si seulement elle savait parler cette langue. Elliade se rendit compte qu'elle était arrivée devant la devanture de la "Sirène verte", avec son insigne aguichante et ses murs relativement propre. Se ressaisissant, elle pénétra dans ce qui étatit le décor de ses soirs depuis trop longtemps déjà. Elle fut aussitôt assaillie par Cort, le tenancier.

AH! Te voilà enfin. Dépêche toi de servir ces tables là, on est débordé ce soir.

La jeune femme se dirigea vers le comptoir et prit le plateau chargé de boissons plus ou moins buvables et ondula à travers la salle pour abreuver les clients. Elle remarqua qu'en effet, il y avait beaucoup plus de monde qu'à l'ordinaire. "Probablement un bateau qui a fait relâche" songea t-elle "bien qu'il soit fort nombreux. Et ils ne ressemblent pas beaucoup aux autres marins". De fait, ces hommes étaient souvent marqués d'une ou deux balafres, choses communes chez les marins, mais les armes qu'il portaient dénotaient qu'ils ne les avaient pas reçues dans une simple rixe de taverne. Là où certains arboraient un coutelas, ceux là se paraient de sabres long et lourds, plus adaptés aux violent combats qu'aux bagarres de ruelle. De plus tous arboraient, soit en pendentif, boucle d'oreille ou tatouage, le symbole du d'un oiseau jaillissant du feu. "Un phénix" reconnut Elliade en se remémorant les codex de sa soeur. Parmi les tables qu'elle servait, une se distinguait particulièrement. Elle était occupée par trois homme et une femme, d'une grande beauté que quelque chose semblait entacher, peut être le regard qu'elle lançait aux hommes qui la regardaient ou bien le teint trop carmin de ses magnifiques lèvres. Elle se tenait aux côtés d'un individu magnifique, à la peau halée par le soleil de la mer, aux yeux vert d'émeraude luisants de mille feux qui ne laissaient pas Elliade sans effet. Il était vêtu, chose étrange, d'habits bouffants, coupés dans de riches étoffes mais cependant fonctionnels. A son flanc battait un fourreau finement ouvragé contenant une lame de type inconnu de la serveuse. De cette personne irradiait un flux de confiance, de force et d'intelligence, rien à voir avec les habituels soudards qu'elle rencontrait "Il me fait songer à mon père" pensa Elliade. Elle détailla peu l'autre homme siégeant à gauche de l'intriguant personnage, mais elle reconnut immédiatement le troisième homme, elle l'avait rencontré, bien des années avant, quand sa mère l'amenait avec elle au château pour la surveiller. Il s'agissait de Trévys, l'ancien capitaine des gardes du palais, disparu du jour au lendemain sans laisser de traces. Il était plus bronzé qu'autrefois mais elle le reconnaissait et se remémorait cet individu, fin bretteur et multiple fois vainqueur du tournoi royal . Que faisait il ici, après toutes ces années? Il arborait lui aussi un bracelet sur lequel on avait gravé un phénix.

T'es sourde ou quoi ? On t'as demandé à boire !

L'interjection sortit Elliade de sa songerie, et elle se dirigea vers le comptoir pour remplir de nouveau plus de chopes qu'elle ne pouvait en porter.

La soirée était déjà bien avancée et le niveau sonore s'en ressentait, de même que l'agitation des clients. C'était à partir de cette heure qu'Elliade appréciait le plus le couteau à sa ceinture. Alors que les marins arborant le phénix commençait à perdre le compte du prix exact de ce qu'ils buvaient, la jeune femme gagna de quoi vivre aisément, au vu de leurs standards, pour quelques jours. Elle s'aperçut toutefois qu'il existait quelque chose de plus précieux que l'or, que la curiosité demandait à grands cris. Elle voulait en savoir plus sur cette tablée qui restait relativement calme dans l'ambiance bruyante de la taverne. Au cours de ses passages, elle ne réussit pas à entendre beaucoup de chose, mais de fréquents coup d'oeil lui permirent de mieux cerner le groupe. La femme semblait appartenir à l'homme aux yeux verts, et possédait une grande vitesse de mouvement, et de réflexion au vu du débat qui faisait rage entre elle et Trévys. Celui ci semblait bien connaître l'homme aux habits bouffants et le prenait à parti dans sa discussion, que l'autre se gardait bien d'ignorer. Le dernier homme, un grand costaud borgne, ne parlait que très peu. Poussée par la curiosité, Elliade s'approcha un peu plus de la table, et fit mine de nettoyer une flaque de provenance douteuse et put enfin surprendre quelques bribes de la conversation.

Mais ne vous inquiétez pas...........connaît bien la place.................. avançait Trévys
Eh bien moi, je.................................pas confiance, lieutenant Trévys..................seulement .......Le dernier abordage ............piégé par la flotte..........bizarre rétorquait la femme
Je vous ai dit..........traître.....requin maintenant. Mais dans deux jours...............ce que vous voulez. Qu'en dites vous, capitaine Heete?
Heete scruta ses deux compagnons. Je pense que nous devrions inviter cette jeune demoiselle à s'installer à notre table, une flaque de vomi ne requiert pas tant d'attention généralement.

[Tu gagnes l'équivalent de 9 pièces d'or, réparties en pourboires, arnaque de monnaie et vidage de bourses]

Elliade sourit. Encore une fois son charme naturel lui permettait d'accéder à un monde qui n'était pas le sien. En choississant de se comporter convenablement et de ne point se laisser corrompre par la concupiscence pécunière en se prostituant, la jeune femme apparraissait en marge de ses collègues féminins. Elle devrait jouer la partie finement pour en obtenir le plus possible en donnant de sa personne le moins possible. Son imagination débridée l'emmena sur le pont d'un bateau, sentant les embruns marins sur sa peau satinée, au coeur de la plus noire tempête, affrontant des monstres défiant toute imagination ou sur une île à la recherche d'un trésor perdu. Un trésor...

Cet afflux de pensée n'avait duré qu'une ou deux secondes, aussi prit elle le temps d'afficher son plus beau sourire avant de répondre:

"-Apellons cela la cuvée du patron. Certains secrets sont plus intéressants voilés. Si vous m'accordez si gentiment un verre je ne peux refuser. Il fallait que je prenne ma pause de toute façon."

Sans attendre de réponse, elle retourna vers le comptoir, enjambant un ou deux marins abrutis par l'alcool. Elle se faufila derrière le comptoir et souleva la trappe menant à la cave. Le tenancier la regarda d'un air interrogateur mais elle ne prit pas la peine de lui répondre. La jeune femme descendit les marches poussièreuse et se retrouva dans une grande salle humide. De gigantesques tonneaux tronaient sur deux rangées sur toute la longueur de la salle, à savoir 12 mètres. Au fond s'aligneaient les étagères pleines à craquer de bouteilles de vins, de qualité fort douteuse. Elliade prit la torche et s'approcha du troisième tonneau à gauche de l'allée en partant du fond. Elle ouvrit le robinet et tira d'un coup sec. Le couvercle s'ouvrit difficilement mais révéla un casier contenant une vingtaine de bouteille. Elle en prit une. Elle la remplaça par une autre du fond de la cave en prenant soin de remplacer les étiquettes des deux bouteilles puis referma le tonneau.

Alors qu'elle remonta derrière le comptoir, elle sentit une haleine chargée d'alcool sur son cou. Le tenancier de l'auberge lui bloquait le chemin. Il souffla et la regarda d'un oeil noir:

"-T'travailles pas assez vite. Bou...bouge toi si t'veux pas (hic) prendre mon pi..pied aux fesses. A moins qu'ce soit ça qui t'ex(hic)cites, hein ma poule??? Les hommes virils (hic), les vrais! Comme m...moi!!"

Cort s'apporcha d'Elliade et essaya de mettre une main sur sa poitrine. Mais son pas chancelant ne lui assurait pas de bons appuis et il empestait tellement l'alcool que la jeune femme n'eut aucun mal à le maitriser. Elle esquiva les bras envieux de Cort, et se colla tout contre lui. Sa dague, qui formait le seul rempart physique entre l'homme et la femme, appuyait contre l'aine du tenancier. Elle lui sussurra quelques mots doux à l'oreille:

"-Essaie encore une fois de me violenter et je te jure que tu le regretteras toute ta vie." A chaque mot qu'elle prononçait, la dague appuyait de plus en plus contre Cort. A la fin du monologue d'Elliade, une goutte de sang perla et coula le long de la lame." Je sais que demain soir tu t'excuseras de ta conduite comme chaque soir depuis le début. Mais crois moi, tu ne me toucheras jamais, alors laisse moi travailler et occupe toi de nettoyer les chopes!"

Sans prendre le temps de se retourner pour voir l'expression ébahi du tenancier, Elliade prit un plateau et cinq verres à pied propres. Avec son chargement, elle se dirigea vers la table. Elle posa le plateau sur la table et commença à deboucher la bouteille:

"-La cuvée du patron. Pour vous c'est offert!"

Elle servit un fond de vin dans un verre qu'elle tendit à Heete, attendant son approbation pour servir les verres et se servir un fond avant de s'asseoir à la table. Son rythme cardiaque était revenu à la normal, et ses joues tout à l'heure légèrement empourprées reprenaient leur couleur habituelle. Elliade ne put s'empecher d'observer les expressions des personnes à la table pour avoir si elles avaient eu vent de l'altercation.

{Je me suis permis de rajouter une pseudo bagarre. Après je sais pas si tu veux que je fasse un jet d'escamotage pour les bouteilles}

Heete lui dédia un toast A la sirène de cette taverne, repris par les deux hommes avec entrain, mais pas par la femme qui décidément ne semblait pas la porter dans son coeur.
Alors ma chère, que fait donc une fleur aussi ravissante que vous dans ce tas de boue que l'on ose appeler taverne? Au vue de vos atours, vous devriez être gouvernante chez le duc,mais si j'en juge par ceci dit il en désignant la dague Vous ne faites par partie de grues qui se pavanent dans les cours. Mais peut être en connaissez vous les us et coutumes? Votre attitude dénote parmi la poiscaille qui nage dans ce port, et j'avoue que vous m'intriguez fort.
Voyant que le verre d'Elliade était vide, il lui en proposa un autre. Trévys écoutait poliment la conversation tandis que l'autre homme se le vait pour remettre au pas quelques uns des clients qui commençaient à s'agiter.

Elliade avait oublié à quel point elle adorait le Valikzel. Elle avait déjà finit son verre et on lui en servait un deuxième! Elle décida de faire un peu plus attention à sa consommation, le prenant par petites gorgées. Après tout, elle n'avait pas les moyens de s'ouvrir une telle bouteille. A l'évocation de la dague, la jeune femme la dénuda et remarqua la trace de sang dessus. Elle l'essuya sur son tablier tout en répondant à la question:

"-Vous savez à quel point les femmes sont mal considérées dans les bas quartiers du Port. Il me faut bien quelque chose pour me protéger et disons que comme je n'aime ni les chiens ni les jeunes damoiseaux roucoulants, les premiers pour leur trop forte loyauté et les seconds pour le contraire, seule une arme peut vous défendre des approches titubantes mais têtues des ivrognes." Comme toujours lorsqu'elle parlait, elle racontait sa vie, donnant son avis sur tout et rien. Peut être était-ce là la raison de sa position de serveuse dans une taverne si près du port. Ou peut être était elle juste en quête de sensations fortes et d'aventures.

Voyant son poignard propre, elle le rengaina, but une gorgée et continua, tout en observant cette femme, détaillant ses traits:

"-Quant à la position de gouvernante au chateau du Duc, je ne pense pas que ce soit fait pour moi. Servir quelqu'un sans pouvoir lui dire sa façon, voilà une façon bien étrange de se comporter. J'ai essayé. On a bien voulu me prendre mais rien à faire. Je n'avais pas envie que le Duc me touche et dès qu'il m'a vu il a eu cette idée en tête. N'allez pas répéter cette information autour de vous?" Elle dévisagea un instant Heete puis Trévys et continua son monologue:

"-Je ne sais pas si vous avez remarqué mais ce sang appartient au gérant de la taverne, il a essayé, encore une fois, de m'agresser. Mais bon, je l'ai remis à sa place. Comme il est complétement saoul demain il ne se souviendra de rien. Enfin demain...dans quelques heures. C'est encore moi qui vais devoir fermer la taverne. C'est éreintant comme travail, mon dos me fait souvent souffrir. Enfin, je ne trouve rien d'autre. Si jamais vous avez des idées..."

Elle s'arrêta et rougit. Elle se rendit compte qu'elle venait de monopoliser la parole pedant un temps courtoisement trop long. Elle s'excusa:

"-Désolé de vous embêter avec mes paroles en l'air. Merci beaucoup pour le verre et la considération que vous me portez. J'espère que vous passez une bonne soirée."

Elliade se leva, regarda le fond d'alcool dans son verre et, avec un effort de volonté, ne le finit pas. Elle n'avait pas beaucoup mangé et elle ne voulait pas avoir la tête qui tourne. Elle leur sourit encore puis partit continuer son service.

Le garde passant par la porte de service, elle le perdit rapidement de vue. Elle monta silencieusement les escaliers pour arriver à son étage. Elle poussa la porte de son appartement, surprise de ne pas la trouver fermée à clef, et ne put retenir un petit cri lorsqu'elle découvrit le séjour sans dessus-dessous, la table renversée, les meubles brisés. A peine remise de ses émotions qu'elle entendit une latte du plancher grincer derrière elle, suivi de peu par un juron peu discret. Jetant rapidement un regard derrière elle, Elliade reconnut le garde, qui se voyant repéré, se précipita vers elle, tout en dégainant une courte lame de son fourreau.

{Jet d'initiative. Pour moi, c'est 15}

Le cri d'Elliade résonna dans tout l'appartement et s'ensuivit d'un cri de douleur lorsque la lame du garde traça un sillon rouge sur la cuisse de la jeune femme. L'adrénaline lui éveilla les sens et sa dague frôla le poignet du garde, qui ne se départit pas de son ardeur et chercha à faire taire la serveuse. Il feinta en quarte puis se fendit en tierce, visant la tête.

{Alors il me faudrait au moins ta classe d'armure, le reste à toi de voir si tu me le donne ou pas. Tu perds également 2 pv. Je ne sais pas si tu as des voisins de pallier, faudrait juste me préciser. Prochain jet d'initiative 12.}

L'attaque était une feinte, il para le coup de dague avec son épée et décocha un upercut à la jeune femme. Ce garde avait subi un entraînement particulier, il se battait ramassé sur lui même, et en se concentrant sur lui, Elliade remarqua qu'il avait l'habitude de se battre seul, sans appartenir à une formation de type phalange. Le poing lui fit voir trente six chandelles, et c'est à travers un brouillard qu'elle vit l'assassin tenter de l'égorger. Elle se laissa tomber à terre, le coup lui érafla le cuir chevelu mais elle avait enfin l'ouverture qu'elle désirait, et en profita pour plonger sa dague dans le flanc de son agresseur. Le coup ripa sur la cotte de maille mais pénétra tout de même assez profond pour qu'une auréole de sang apparaisse. Poussant un juron dans une langue étrangère, le garde rompit le combat, non sans lancer son épée vers la jeune femme. Profitant de ce cours répit, il s'élança dans le couloir, ouvrit la fenêtre et s'apprêta à sauter.

{ Deux jets de réflexes s'imposent, l'un pour éviter l'épée l'autre pour voir si tu auras le temps de réagir avant qu'il ne s'échappe. Son coup de poing t'as fait perdre 1pv}

{ Quand tu prends vraiment ton temps pour faire un truc et qu'il n'y a pas de stress particulier, tu peux "faire 10" ou "faire 20". Ici, je considère que tu as fait 20}

Aucun de leurs objets de valeurs n'avait été dérobé, ce qui explique pourquoi elle avait retrouvé son armure. En revanche, son minutieux inventaire lui avait permis de découvrir que la plupart des possessions appartenant à sa mère n'était plus là. Le coffre où elle mettait ses affaire avait été fracturé et pillé, ses biens éventrés ou volés. Apparemment, toute cette histoire avait un lien avec sa mère, ou plus exactement le château au vu de l'habit que portait l'agresseur. Elle avait aussi découvert sous le lit une dague de type militaire, comme celles qui équipent la garde du duc. Elle avait dû glisser là pendant le combat, mais ne portait pas de trace de sang. Quand aux grimoires de Chrysance, on n'y avait que très peu touché, exception faite de ceux parlant de mythes et de légendes, ainsi que ceux portant de belles couvertures. Tous ces livres étaient reconnaissables aux illustrations de couverture, et beaucoup d'entre eux manquaient.

Elliade regarda la dague qu'elle avait récupéré son le lit de sa mère. Elle devait aller au chateau pour tirer cette affaire au clair. Toutefois, au cas où elle aurait besoin d'aide elle leva les yeux et jetta un coup d'oeil circulaire dans la cour. Il n'y avait personne. Elle rangea la dague à sa ceinture et sortit dans la rue. Elle avisa un groupe d'enfants qui jouait dans la rue et fit signe au plus grand et dégourdi de la rejoindre. D'une voix douce elle lui proposa un marché:

"-Un ami à moi vient d'arriver à quai. C'est le capitaine Heete. Trouve-le et dis lui que la sirène à besoin d'aide et qu'elle sera au château du Duc." Tout en parlant, elle sortit une pièce d'or de sa bourse et la mit dans la main de l'enfant. Puis elle ajouta: "Si tu viens me confirmer au chateau que tu as bien donné ton message, je t'en donnerai deux autres."

Elle regarda l'enfant partir en courant, suivant par sa bande et prit la direction opposée, la direction du chateau du Duc. En marchant, la jeune femme pensa à sa soeur. Elle se demandait où elle pouvait être. Elle se souvint alors que ce soir, Chrysance avait un rendez-vous galant. N'ayant jamais eu beaucoup de chance avec les hommes, Elliade espéra que sa soeur avait trouvé une perle rare. Elle s'arrêta lorsqu'elle croisa un autre groupe d'enfant et proposa le même marché, d'une voix toujours aussi douce:

"-Un ami à moi vient d'arriver en ville. Il réside dans l'une des auberges les plus chères de la ville. Son nom est Xel'h. Si tu le trouves, dis lui que si Chrysance n'est pas avec lui c'est qu'elle ne viendra pas ce soir en raison d'un travail important à réaliser au chateau du Duc. Si tu viens me retrouver au Chateau pour me confirmer la portée de ton message, je te donnerais deux autres pièces d'or."

Puis Elliade partit en quête d'un perruquier sur le chemin du Chateau. Si sa mère et sa soeur avaient été enlevé, sa couleur de cheveux trop voyante et ses traits si particuliers n'allaient pas l'aider à passer inaperçue. Elle se dirigea par habitude vers le perriquier de sa mère, et après d'âpres négociations récupéra pour une bouchée de pain une perruque de qualité moyenne dont les cheveux, d'un brun chocolat, était très commun. Elle se dissimula dans une ruelle pour enfiler sa perruque, et grâce à un petit miroir en acier, la jeune femme s'appliqua des couches de maquillage la rendant, à ses yeux, méconnaissable. Elle ressemblait maintenant à une putain, ses lèvres brillaient d'un rouge écarlate et la pureté de ses yeux était affadi par de longs traits sombres autour de ces derniers. Voila enfin une occasion qu'elle vait pour utiliser le maquillage dont elle ne se servait pas.

{modificateur en déguisement: 6 (2+4)}

{et oui, c'est la classe d'avoir son petit miroir sur soi. Comme le savon}

Relativement bien déguisée, Elliade se dirigea vers le château où l'attendrait, elle l'espérait, le capitaine Heete et le beau Xel'h. L'attrait de l'or avait une fois de plus opéré car à défaut des deux hommes, les deux garçons étaient présents, un grand sourire aux lèvres. Alors qu'il réclamaient ce qui leur avait été promis, Elliade distingua dans la foule de gens qui entraient et sortaient du château pour diverses raisons la carrure massive de l'homme qui accompagnait Heete à la taverne. Ce dernier semblait escorter la femme, et celle ci se dirigeait droit vers Elliade d'un pas décidé et le regard vif. Une fois à côté d'elle, elle la tira vers un coin un peu plus discret.

Heete t'envoie ses salutations ainsi que mon aide. Sa voix, grave et chaude pour une femme, laissait entendre qu'elle ne souffrait pas la contradiction ou la remise en question de ses décisions. Que veux tu, et pourquoi t'es tu ainsi grimée? Une dirait une pute de bas étage après une nuit de labeur.